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Récit: La Traversée de Charlevoix (partie 3)

Nous sommes sept skieurs qui effectuons la Traversée de Charlevoix et nous venons de skier toute une journée en pleine tempête.

JOUR 6 - 20 km

Nous sommes allés au lit très tôt la veille et nous nous levons revigorer après une longue nuit de sommeil. Nous sommes tout de même un peu inquiet par le nombre de kilomètres à parcourir, vu la neige tombé hier et la vitesse possible du groupe. Un des skieurs a, de plus, des bleus et des plaies aux tibias à cause de ses bottes de ski haute route qui ne sont pas adaptées aux conditions.

Finalement, les skieurs croisés un peu plus tôt au chalet Chouette ont ouverts les pistes dans la tempête. Nous avons encore de la neige à mi-mollet, mais ça se prend bien et le moral est bon, malgré le fait qu'il neige encore. Il a neigé tous les jours depuis que nous avons débuté notre périple! Les ponts sont littéralement engloutis sous la neige et c'est parfois périlleux de les traverser.

À notre grande surprise, nous apercevons un groupe de skieurs après environ 5 kilomètres de ski. Ils nous racontent avoir parcouru que 6 kilomètres sous la tempête et ils se font évacuer le lendemain au chalet Geaie Bleu. Personne n'a ouvert le sentier après cela - non seulement après la tempête d'hier, mais après celle de jeudi dernier. Nous décidons de tenter notre chance! Et nous allons être plu têtus que raisonnables à partir de ce moment.

Nous avançons littéralement à pas de tortue, à moins d'un kilomètre à l'heure. Le skieur qui ouvre le sentier, seulement les gars à ce point-ci et principalement deux de ces derniers, ont parfois de la neige aux épaules à cause des accumulations et du dénivelé. C'est hallucinant!

En tout cela nous prendra 9 heures pour effectuer 8 km. À tout moment, après les quelques heures, le moral aurait pu flancher. Et je dirais que nous sommes passés près à quelques reprises. Par exemple, quand nous avons dû traverser un pont sur une langue de neige d'environ 30 cm de large et avec de l'eau courante sous nos pieds. Quand un des membres a brisé sa fixation à ce moment-là. Quand la nuit est tombé et que la température s'est rafraîchie. Ou quand le GPS est devenue notre outil pour espérer. Mais nous avons tenu le coup jusqu'à 21h30. Le repas a été avalé rapidement et nous sommes tombés de sommeil sans même avoir lavé la vaisselle.

JOUR 7 - Évacuation

Nous ne mettons pas de réveil matin. Nous savons que, peu importe la décision qui sera prise, nous devons dormir et récupérer. Dès 6 heures, je sors notre outil de communication satellite Inreach pour communiquer avec ma famille. Ma soeur prends les opérations en charge et nous tient informée de ses discussions avec les responsables de la Traversée. Nous passons par toute une gamme d'émotions quand, premièrement, nous nous préparons à partir pour revenir sur nos pas jusqu'au chalet Geai Bleu. Pour ensuite, abandonner l'idée et se faire évacuer le lendemain. Ma soeur a finalement reçu mon message sur l'état du groupe et elle a posé ses conditions! Et finalement, recevoir l'annonce que les motoneiges seront sur place deux heures plus tard. Les motoneigistes préfèrent nous sortir la journée même parce que le mercure prévoit descendre à -22 degrés celcius le lendemain. Nous leur en sommes très reconnaissants quand nous nous levons congelés après 40 minutes dans un traineau de plastique tiré par la motoneige!

Ma soeur et son mari nous offre le gîte pour la nuit. Que la douche chaude est bonne, et le lit confortable. Ils ont droit au récit raconté par sept participants enthousiastes qui viennent de vivre une aventure incroyable!

En conclusion, nous tirons de cette aventure, comme de ses semblables, plusieurs bonnes leçons, dont celle-ci:

  • Les entrevues pré-départ sont essentielles pour évaluer les capacités des membres du groupe;

  • Un deuxième appel préparatoire aurait été utile pour discuter des bagages. Certains membres ont voyagé très léger, alors que d'autres avaient trop prévu;

  • Le GPS est essentiel pour ce type d'aventure;

  • Un équipement approprié rend l'expérience beaucoup plus agréable;

  • Les imprévus fusionnent le groupe ou le divisent. Nous avons eu la chance d'avoir un groupe solide avec des membres qui avaient des forces complémentaires.

À la prochaine aventure!

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