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La Foothills Trail, une marche en forêt (2/3)

Nous débutons la deuxième journée (21 km) sur le bord d’une rivière et les odeurs me transportent dans nos expéditions de canot-camping. Nous nous remémorons les bons moments des dernières années sur l’eau et les bons souvenirs avec nos ami.e.s. D’ailleurs, les odeurs particulières me marquent au fil des premières journées et me ramènent souvent à différents moments de nos voyages à Bali, en Corse ou Costa Rica. L’odorat est un sens puissant!


Le sentier est exceptionnellement bien fait. Il serpente dans la montagne pour nous faire passer d’une vallée à l’autre, en marchant souvent sur une crête divisant deux vallées. Les montées ne sont donc pas abruptes, mais elles sont bien présentes quand même et s’enchaînent l’une après l’autre, suite aux descentes toutes aussi nombreuses.


Nous nous sommes promis de ne pas « juste » marcher et de profiter des attraits du sentier. C’est tellement facile de se faire prendre dans l’idée de terminer au plus vite!

Nous prenons donc le temps de visiter une chute magnifique et d’y faire une pause. En cette deuxième journée, je marche plus lentement, au rythme de mon partenaire, parce que nous sommes sur ce sentier ensemble. En après-midi, la forêt me semble monochrome, endormie sous la chaleur, sans bruit et sans point d’intérêt particulier. C’est plus difficile sur le mental que sur le physique. Mon sac est plus lourd qu’habituellement et je suis quand même en pleine forme après la journée. Nous pouvons nous laver dans l’eau vivifiante d’un ruisseau de montagne. Ça fait un bien fou à chaque dois! La fatigue de la journée se dissipe en grande partie.


Ce soir, je récapitule et je me dis que marcher c’est :

· Méditer

· Discuter de tout et de rien

· Sacrer (faut bien libérer le stress parfois!)

· Rêvasser

· Espérer

· Désespérer

· Connecter : avec soi, avec la nature

· Développer un lien « sensoriel » avec son environnement : surtout l’ouïe et la vue dans mon cas


Au jour 3 (23 km), il fait encore soleil et ce sera le cas jusqu’à la fin de notre randonnée! Je suis pleine de gratitude parce que c’est un exploit si on se fie à la météo de la région. La journée débute tranquillement jusqu’en fin de matinée où nous commençons à croiser les fameuses marches de la Foothills. Dans le peu que j’ai pu lire avant le départ, tous les randonneurs parlent des marches de la mort! Les photos témoignent de plusieurs de ces marches.


C’est la journée où nos sacs seront à la fois les plus légers et les plus lourds puisque nous arrêtons au point où nous avons caché de la nourriture pour les trois derniers jours (même si nous n’avons pas encore compléter le troisième jour!). C’est aussi le point qui nous permet d’admirer les chutes Upper Whitewater, un point accessible en voiture et que les touristes visitent, dont une dame qui nous offre de prendre une photo en souvenir. Nous descendons une quantité impressionnante de marches par la suite!


L’autre point de nos lectures qui fait la réputation du sentier sont les abeilles jaunes (yellow jacket bees). Pour mal faire, je pile sur un nid. Ça pique fort! Je cours à toute vitesse en motivant Viva devant moi. Je suis reconnaissante qu’elle ne se soit pas fait piquer parce que c’est très douloureux. Je n’arrête pas de marcher pour tenter d’ignorer la douleur. Ce sera assez intense jusqu’en soirée. J’aurai vécu l’expérience à fond (même si j’aurais pu me passer ce celle-là).


Le sentier devient étroit avec des marches à monter et descendre et des ponts à traverser. C’est pittoresque! Nous mangeons sur un banc au bord d’un cours d’eau. L’après-midi s’étire quand même. C’est monochrome. Il fait chaud. Mon sac est trop lourd. On dirait que c’est trop de tout! Je me décourage. À un moment, je me reprends, je relativise, on blague un peu et je retrouve « ma zone ». C’est le sentiment d’être à la bonne place au bon moment, malgré l’adversité. Le sourire et l’enthousiasme reviennent. Au troisième camping, le cours d’eau est assez profond pour se laver complètement, incluant les cheveux : un grand bonheur en randonnée! Tout est simple. Tout est clair. Tout est énergie. C’est le bonheur dans l’adversité.



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