C’est notre troisième expédition d’affilée qui débute par des lacs. J’étais un peu craintive pour la première puisque je pensais ces derniers ennuyeux et sans action. J’ai découvert dans les lacs l’appréciation des grands espaces et de terrains de camping avec des vues incroyables. Je respecte aussi maintenant le défi de traverser de grands lacs sous diverses conditions : le vent peut représenter un réel danger! Je n’étais donc pas déçue que notre expédition débute par 5 jours de lacs cette année.
Rembobinons un peu! Nous avions prévu une expédition au Saguenay-Lac-St-Jean. Nous voulions enfiler quatre rivières, l’une se jetant dans l’autre. Les feux de forêts ont perturbé nos plans. Nous n’avions pas la certitude d’avoir accès aux chemins forestiers pour les sorties d’urgence, les feux se rapprochaient dangereusement de quelques endroits où nous aurions à passer et la qualité de l’air n’était pas assurée. La décision du groupe a donc été de reporter ce projet à une autre année et de se recentrer sur le parc Algonquin, en Ontario. Nous connaissions tous déjà les derniers jours de notre trajet parce que nous descendons ce tronçon de la rivière Petawawa sur trois jours avec le Club. Le parc est gigantesque et magnifique!
Nous avons donc débuté au lac Kioshkokwi (lac Kiosk), traversé quelques lacs pour rejoindre la rivière Petawawa et la descendre jusqu’au lac McManus. Nos campings étaient réservés par tronçon et nous avions le choix de nos sites précis une fois sur place. Tous les sites sont bien entretenus, ont des ronds de feu et des « Thunderbox » sorte de toilettes sèches sans abris. La durée de totale de l’expédition a été de onze jours. Ce trajet représentait un défi de moindre envergure que l’expédition prévue.
Au final, après le désistement que quelques personnes, notre groupe comportait huit personnes, dont notre famille de quatre. Nous avons fait des expéditions avec l’un ou l’autre de nos gars, mais cela faisait 10 ans que nous n’avions pas été toute la famille ensemble. Depuis l’année où ils avaient eu leur tente en cadeau de Noël (et ils ont toujours la même!).
La première journée d’une expédition, et parfois les deux ou trois premières, le groupe apprends à se connaître et à négocier ensemble la montée et la levée du camp, les prises de décisions ou encore les incertitudes. Il me semble que ce fut facile cette année. Stéphane et moi faisions pleinement confiance à nos deux gars, formés en plein air. Manon et Olivier semblaient vraiment contents d’être là et prêts à apprendre. Mathieu et Marie-Jeanne naviguaient ensemble mais fonctionnaient en solo pour le reste, avec beaucoup de respect. C’est un des meilleurs groupes que j’ai eu en expé.
Je ne serais pas honnête si j’omettais de dire que j’étais vraiment contente que mes deux gars soient présents. Ils ont quitté la maison et je ne fais pas partie de leur vie quotidienne d’adulte. De les côtoyer, de les voir agir et interagir et de les regarder discuter ensemble m’a rendu extrêmement fière d’eux. C’est certain que leur présence a teinté mon expérience de l’expédition d’un halo de bonheur.
Revenons-en à l’expédition elle-même. La navette a été un charme : nous nous sommes rendus à la mise à l’eau et des chauffeurs ont ramené nos véhicules au point de sorti. De plus, la mise à l’eau était accessible par une route asphaltée. Nous avons vécu bien pire! Quelques kilomètres sur un lac tranquille et nous étions à notre premier camping en milieu d’après-midi. Le chant du huard, ceux des petits oiseaux et même celui de l’ouaouaron me mette dans l’ambiance. Je suis sous la tente et franchement contente d’être ici. Les deux autres jours, nous avons navigué de lac en lac et nous en avons profité pour éviter certains portages en remontant les ruisseaux de connexion entre les lacs. Nous étions dans l’eau, à tirer et pousser nos canots. Même si ne sauvions pas tellement de temps, c’était rafraîchissant sous le soleil et plus intéressant qu’un portage!
La quatrième journée était entièrement consacrée à la traversée du lac Cedar, un grand lac, étroit et long. Un vent de face aurait été dramatique! Nous avons été chanceux et l’avons navigué sous des eaux calmes, un peu brumeuse au départ le matin, avec la compagnie de quelques huards curieux. Dans ces conditions, nous sommes arrivés tôt pour notre cinquième nuit, la dernière avant le début de la rivière. Nous avons décidé de camper sur une île, sur un grand et magnifique site sous les pins blancs. Ce n’était pas le plan initial et nous aurions peu pousser un peu pour se rapprocher de la rivière, mais faut savoir apprécier ce qui se présente à nous. Le groupe a pris cette décision d’un commun accord. La séance de yoga à deux fut amusante, la partie de Twister burlesque, les baignades en intimité appréciées et le couché de soleil magnifique. Quelle joie d’être ici et maintenant! L’expédition se déroulait dans les rires, les discussions animées et les moments de calme. C’était un réel moment de ressourcement pour moi et, je pense, pour tous.
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