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Récit: La Traversée de Charlevoix (partie 1)

JOUR 1 - 4 km (en ski)

Sept personnes, presque toutes inconnues l'une de l'autre, se retrouvent au Saint-Pub, microbrasserie, à Baie St-Paul pour un premier repas ensemble. C'est le début de l'aventure! Nous formons un groupe éclectique intéressé par l'aventure, le dépassement de soi et la grande nature. Dans quelques heures, nous débutons la Traversée de Charlevoix: huit jours en autonomie en ski hors piste, dans un paysage à couper le souffle!

Le caractère de chacun ressort déjà quand notre véhicule reste pris dans la neige dans le stationnement de départ: les entreprenants, les rieurs, les solutionneurs et ceux qui se font du souci. Un chasseur aux bras gros comme mes cuisses nous aide à reculer dans la neige et nous abandonnons le mini-van au sort des responsables de la Traversée qui devront nous le ramener à la sortie. C'est le résultat de 40cm de neige reçu deux jours auparavant.

Après quelques kilomètres, notre chalet apparait au détour du sentier, sous une tonne de neige avec vu sur les montagnes. Je suis exaltée! De retour dans Charlevoix. Ça doit bien faire 10 ans que je n'y ai pas skier alors que nous venions tous les hivers quand nous habitions Québec. J'avais oublié à quel point c'était beau.

JOUR 2 - 15 km

Je m'habitue aux descentes avec un sac de 38 livres sur les épaules. Quelques chutes sans conséquences avec la belle neige dont nous profitons au maximum. Les jambes travaillent bien! Nous traversons plusieurs ponts qui sont littéralement enfouis sous la neige. Nous jouons aux équilibristes.

Je découvre aussi la joie de manger un repas chaud dans un thermos à l'heure du lunch. C'est tellement facile! Que la cuillère à sortir et le tour est joué. Nous sommes quatre à avoir déshydraté des repas que nous faisons chauffer le matin avant le départ. J'adopte définitivement la méthode!

Nous arrivons au chalet de la Marmotte tôt, vers 14 heures. Nous prenons le temps de s'organiser et de s'acclimater à la routine et au groupe. En soirée, les membres du groupe semblent déjà se connaître depuis toujours! Chacun trouve sa place et son rythme. Nous jouons à quelques jeux et nous allons dormir (surprise!) à 22 heures.

JOUR 3 - 10 km

J'ai dormi comme un bébé grâce aux nouveaux bouchons d'oreilles, don de l'organisatrice. Cela fera toute la différence dans mon expédition. Nous nous dirigeons vers le chalet la Chouette où nous passerons deux nuits afin de bien profiter d'une boucle de ski d'environ 10 km le lendemain, avec des sacs beaucoup plus légers.

C'est la journée où nous aurons le plus de soleil, à peine quelques heures, mais juste à temps pour le lunch. Nous profitons encore de superbes conditions de neige. La journée se déroule toute en montée, avec une bonne descente abrupte à la fin. Je me débrouille pas si mal cette fois-ci, même si mon coeur bat la chamade. Quelques membres se délectent de ces descentes!

Nous cherchons un point d'eau. Il fait bien chaud et nous n'avons pas la possibilité de se rapprocher des berges. Nous nous enfonçons et nous risquons de mouiller nos bottes. Nous découvrons finalement que nous pouvons facilement creuser un petit trou sur le lac pour puiser une eau limpide. L'envie de la boire directement est forte, mais gare aux infections intestinales! Nous nous forçons à la faire bouillir.

Les quatre gars ont échafauder un plan pour profiter encore plus de la neige en allant faire une descente sous les lignes électriques. Je les suis, même si je n'ai pas leur expérience. La descente, dans la neige fraiche, avec bien de l'espace pour effectuer les virages, est juste incroyable. Dès que nous arrivons en bas, nous recommençons avant de rentrer prendre un bon chocolat chaud au chalet.

JOUR 4 - 12-15 km

Nous avions planifier une boucle d'environ 10 km, mais quelques zigzags dans les chemins de motoneige ont rallongé notre journée. La neige est ENCORE belle. Nous nous trouvons chanceux d'être là. J'en profite au maximum. La journée débute par de belles montées. Une descente à la mauvaise fourche et nous devons emprunter un autre chemin pour remonter et se rendre finalement au refuge de montagne le Noyer. C'est comme jouer à Serpents et échelles!

Au sommet, nous montons et descendons dans la neige fraiche, avant d'entamer une descente de quelques kilomètres. Une pente douce, tranquille, entre les sapins: juste comme les aime. Je me retrouve seule, entre les skieurs de tête et nos pauvres skieurs en ski de haute route. Pour moi, c'est magique. Je skis en admirant les paysages, en respirant pleinement et en savourant le moment présent. Pour mes deux amis, c'est malheureusement l'enfer. La montée sans leurs peaux*, qu'ils ont enlevé pensant que nous étions beaucoup plus près de la descente, est épuisante. Et quand ils sont enfin arrivés, la descente n'est pas suffisamment abrupte pour qu'ils en profitent. Ils restent philosophes et se relancent des blagues!

* Ce que l'on appelle des peaux sont en fait des bandes de poiles synthétiques qui adhèrent sous nos skis et nous donnent de l'adhérence dans les montées. Le nom vient du fait que les premières "peaux" étaient fabriquées avec des peaux de phoque. La glisse en souffre, mais avec 35+ livres sur les épaules, ce n'est si grave. Nous les conservons parfois dans les descentes (surtout moi!) pour nous ralentir puisque les sentiers sont souvent étroits - surtout que nous avons des conditions de neige exceptionnelles et que nos traces sont profondes. Je ne pensais pas les utiliser autant. C'est une pièce d'équipement essentielle pour la Traversée!

SUITE À VENIR...

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